« On a tous besoin d’une vie brûlante. »
Paul, c’est le gars débordant d’amour, l’adepte du « Oui ». Il ne refuse rien alors il croule sous les amis réels ou virtuels et démultiplie les identités, devient un Paul différent à chacune de ses rencontres. Personne ne sait qui il est vraiment : mari idéal, amant libertin, politicien enragé ? L’homme de toutes les situations. Et face à lui se débattent : sa future femme hystérique, un hypocondriaque pour qui il décrocherait bien la lune, sa mère et ses Feux de l’amour, des politiques de l’extrême, son mari amateur de SM, une diseuse de bonne aventure, José l’animateur de soirées qui chante comme Mylène Farmer ou Marc Lavoine (on ne sait pas bien), une pharmacienne qui veut « être heureuse » et autant d’autres.
Toute cette faune d’incompatibles lui mange les jours, les mois, les années…
« Tu connais quelqu’un qui n’est pas en dépression en ce moment ? »
S’emparer de la comédie et offrir au public une vision amusée de nos contemporains, « ces gens qu’on aime ». Aller vers un théâtre épique, philosophique, railleur de notre société, ne plus croire en l’humanité par culpabilité, estimer tout autant ses travers et sa petitesse que sa beauté, aller aux frontières du trop : trop de débordements, trop de mise en jeu de soi-même. Être théâtral et jouer des clichés.
Avec celui qui dit « oui », il s’agit de s’attaquer avec légèreté à la question de la liberté en prenant toujours en compte nos contradictions. Tout individu, qu’il soit libéral, narcissique, masochiste ou moral, revendique sa propre liberté et son indépendance. Ce spectacle témoigne d’une société en décomposition superficielle et individualiste et montre l’abîme dans lequel Paul tombe et la solitude des hommes qui ont perdu leur centre.